Je me souviens d’une fois, j’ai eu un débat assez violent avec une collègue. On s’est mis à parler d’un sujet en particulier, sur la présence des bidonvilles en France. Quand elle m’avait dit ça, j’étais surpris. A l’époque, ça me paraissait inconcevable d’avoir des bidonvilles en France. Et dans le débat, du coup… je me suis moquée d’elle. « Pfff, mais qu’est-ce que tu racontes, ça n’existe pas ça en France ». Donc on discute, on débat et à aucun moment j’ai essayé de comprendre son point de vue. Et au bout d’un moment, frustrée par le fait que je ne la prenais pas au sérieux, elle est partie… en larmes. Bref, je n’ai pas fait preuve d’empathie et on est tous les deux ressortis saoulés de cette situation là.
La question c’est : « Comment améliorer son empathie ». Car sans empathie, il est difficile d’avoir la confiance des gens et on peut se retrouver parfois très seul. Aujourd’hui, venez donc comprendre l’intérêt d’une posture plus empathique.
Les 4 niveaux de conscience émotionnelle
Claude Steiner, un psychologue franco-américain, a mis en avant le concept d’échelle de conscience émotionnelle. Il en a parlé dans son livre « Emotional Literacy: Intelligence with a Heart ». Je vous propose donc de découvrir le résumé de cette échelle de conscience émotionnelle. Rentrons dans le détail.
Le premier niveau, c’est la différenciation. Quand on a atteint ce niveau là, c’est quand on a réussi à distinguer avec précision les émotions que nous ressentons. On est capable de les nommer. C’est donc le moment où on va prendre conscience de ses émotions. Vous remarquerez aussi que c’est le challenge que je vous adresse dans la vidéo « Comprendre ses émotions ».
Ensuite, on a le niveau deux, la causalité. On atteint ce niveau quand on est capable de déterminer la cause de nos émotions. « Quand tu m’as cité dans la présentation que t’as faite, ça m’a vraiment touché ». La maitrise de ce niveau là va nous permettre d’aller vers la construction de feedback particulièrement efficaces.
Troisième niveau, l’empathie. Ma définition de l’empathie est la suivante : c’est la capacité à comprendre et à partager les émotions d’un autre. Maintenant qu’on a compris que derrière une émotion, il y a une cause, on va pouvoir tout simplement transposer ce modèle à l’autre. Mais attention ! Ne transposez-pas ce qui cause des émotions chez vous aux autres. Peut-être que vous vous êtes vachement à cheval sur l’heure. Si la personne vous raconte qu’elle était stressée pour passer un entretien. Ne tombez pas dans le piège de l’interprétation. « A bah là, si elle était stressée pour son entretien, c’est sûr, c’est parce qu’elle était en retard ! ».
Dernier niveau, l’interactivité. Alors à ce niveau là, on se retire complètement de l’équation. On va simplement faire en sorte de manipuler des émotions de 2 autres personnes. On va retrouver cette capacité là chez les gens qui sont capables de faciliter des conflits ou notamment dans le cadre de certaines négociations. L’enjeu est de réussir à faire comprendre les émotions de l’un à l’autre. « Est-ce que toi tu comprends ce qu’il ressent ? Et toi, est-ce que tu comprends aussi pourquoi il a fait ça comme ça ? »
Bref, avec l’expérience vous allez pouvoir détecter des émotions de plus en plus vite. Plus ça va aller, plus vous allez pouvoir monter de niveau finalement dans cette compréhension des émotions. Et le fait de comprendre comment fonctionne des gens qui ont des valeurs complètement différentes des vôtres, et bien c’est ça l’empathie. Il ne suffit pas de se mettre à la place de l’autre, il faut d’abord comprendre la cause de son émotion pour ensuite pouvoir la partager.
Le challenge que je vous propose
Le challenge que j’aimerais vous proposer aujourd’hui est le suivant. La prochaine fois que vous ressentez une émotion et que vous avez réussi à l’identifier, essayez maintenant d’en trouver la cause. Petit à petit, ces exercices vont vous rapprocher d’une posture de plus en plus empathique.
Pour aller plus loin sur l’empathie, vous pouvez lire mon cours sur l’écoute active qui est dispo ici !