Récemment, j’ai dévoré la série « En thérapie » sur la chaîne Arte. C’est l’histoire d’un psychiatre que l’on va suivre avec 5 de ses patients, suite aux attentats du Bataclan. On le voit interagir avec eux tout au long de ses séances et progresser. Evidemment, je n’ai pas pu m’empêcher d’analyser sa manière de questionner. J’ai remarqué qu’il utilisait des concepts de l’écoute active, une méthode de communication que j’affectionne particulièrement.
La question c’est : « Comment mieux comprendre l’écoute active ? ». Car même si certains sont naturellement à l’aise avec ce concept, d’autres n’arrivent jamais à adopter les postures qui vont bien, et pourtant ça s’apprend. Aujourd’hui, on va découvrir comment réussir à faire parler les gens.
« En thérapie », c’est une série où on suit un psychiatre. On est donc clairement dans la psychothérapie, où l’on cherche à soigner les gens qui ont des problèmes psychologiques. Or, je vous ai déjà dit que notre objectif n’est pas de faire le psy : on cherche à comprendre l’autre, pas à le soigner. Malgré tout, les attitudes à avoir sont sensiblement les mêmes et je trouve intéressant de vous proposer des exemples issus de cet univers.
Qu’est-ce que l’écoute active ?
Alors l’écoute active, c’est quoi ? C’est une méthodologie de communication qui va utiliser le questionnement ouvert et la reformulation pour montrer à l’autre qu’on l’écoute. En phase d’écoute active, l’interviewer accepte l’autre tel qu’il est sans jugement ni interprétations.
Pour Carl Rogers, psychologue américain qui a créé cette approche, les émotions liées à une situation sont plus importantes que la situation en tant que telle. Le but est de comprendre comment le problème est perçu par l’autre plus que le problème en lui même. Réaliser ceci demande donc des attitudes spécifiques, appelées attitudes fondamentales par Carl Rogers : empathie, congruence et regard positif inconditionnel. Rentrons dans le détail.
Les 3 attitudes fondamentales de l’écoute active
L’empathie est une attitude qui consiste à faire un effort conscient pour comprendre les émotions et sentiments de l’autre. On cherche donc à comprendre comment la situation est vécue par l’autre, pour pouvoir se mettre à sa place. Et c’est super important de réaliser ces 2 étapes dans l’ordre : nous ne pouvons pas nous mettre à la place de l’autre si nous ne comprenons pas les émotions qu’il vit à cet instant précis. Le risque d’interpréter avec nos propres filtres est trop grand. Dans l’empathie, on cherche à garder une distance émotionnelle puisqu’il ne s’agit pas d’aider l’autre à aller mieux : on cherche à le comprendre.
La congruence est une attitude qui consiste à être parfaitement cohérent entre ce qu’on dit, ce qu’on fait, ce qu’on ressent et ce qu’on pense. On parle aussi d’authenticité. Dans l’écoute active, l’interviewer se doit d’être un exemple de congruence pour montrer à l’autre qu’il est lui aussi une personne et non un expert ou apprenti psychologue. Ainsi, il est fondamental d’être soi-même : il faut donc s’approprier les techniques d’écoute à sa façon sinon, peu importent les techniques, cela sonnera faux et l’autre ne s’exprimera pas complètement. C’est pour cette raison que la congruence impose de parfois se positionner, de poser ses limites pour être à l’aise dans son écoute.
Enfin, le regard positif inconditionnel est une attitude qui consiste à être chaleureux, positif et réceptif envers l’autre. L’objectif, c’est de ne pas juger l’autre, peu importe ce qu’il dit. Cela peut être plus ou moins compliqué en fonction de la personne en face. Mais cette attitude permet de créer un véritable lien de confiance.
Pour conclure, je trouve que l’écoute active est très bien nommée : cette écoute est « active » dans le sens où c’est à nous d’agir pour faire parler l’autre. Maitriser l’écoute active demande donc un peu de travail mais vous permettra donc d’avoir des discussions bien plus poussées.
Le challenge que je vous propose
Le challenge que je vous propose aujourd’hui est le suivant : la prochaine fois que vous discutez avec quelqu’un avec qui vous êtes en désaccord, essayez de ne pas le juger et de ne pas vous énerver. Questionnez-le pour mieux comprendre son point de vue. Vous pourrez ensuite vous positionner mais après avoir bien compris sa façon de voir les choses.
Pour aller plus loin sur l’écoute active, le cours est dispo ici !
Merci pour cet article! Il est bien facile de mettre l’écoute active de cote car c’est plus simple de tomber dans la sympathie par exemple. Je nommerai aussi que l’écoute active peut demander beaucoup d’énergie a cause de l’attention qu’elle demande.
J’ai énormément apprécié ce blog, excellent sujet