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Comment animer un atelier d’idéation


Qu’est-ce qu’un atelier d’idéation

L’atelier d’idéation est un atelier qui dure une journée pour créer un concept innovant autour d’une problématique donnée. Cet atelier s’inscrit généralement dans une démarche de Design Thinking.

L’objectif est de faire appel à la foule pour générer des idées et en déduire un concept désirable, économiquement viable et techniquement faisable. Ces journées sont généralement des moments ludiques et particulièrement efficaces quand ils sot bien animés. Ils permettent d’aligner l’ensemble des parties prenantes pour faire émerger des concepts parfois farfelus mais souvent pertinents.

Cet atelier est généralement précédé d’une démarche de recherche utilisateur, notamment à l’aide d’experience map. Je recommande de toujours le faire suivre par un atelier storymap pour garder les idées pertinentes et évacuer les choses hors sujet.

Contexte à propos de l’atelier d’idéation

Détails du programme général (6h)

L’atelier d’idéation suit directement la phase d’exploration. Il dure 1 journée, réunit des profils variés et lance une dynamique autour d’un concept innovant.

  • 1h : Présentation
  • 30min : Problématisation
  • 1h30 : Phase de divergence
  • 2h : Phase de convergence
  • 1h : Pitch et clôture

Composition du groupe

  • animateur(s) : pour gérer le temps et l’avancée de l’atelier. Ne participera généralement pas aux ateliers mais aura pour rôle de challenger
  • designer(s) : important pour faciliter l’émergence de solutions concrètes
  • membres de l’atelier : issus du marketing, de la technique, de la vente, des RH, de la direction, du management, du métier, ils participent à la réflexion et à la conception

Nombre de personnes

  • Minimum 5 personnes sans l’animateur (1 problématique traitée)
  • Maximum no limit (avec un nombre suffisant d’animateurs)
  • Prévoir des sous-groupes compris entre 4 et 7 personnes

Présentation (1h)

La première étape de la journée d’idéation est la présentation de l’atelier. C’est une phase très classique où il s’agit d’introduire la journée et de présenter le programme.

S’en suit une présentation des résultats de benchmark. En effet, réaliser un benchmark sur les solutions existantes liées au sujet d’exploration utilisateur pour préparer l’atelier permet de prendre conscience de l’état du marché. L’objectif est de présenter sommairement les solutions, qui elles concernent et les problèmes qu’elles tentent de résoudre.

Enfin vient la phase de présentation des Experience map. Afin de les présenter efficacement, JE vous conseille de les imprimer au format A1 ou A0 et de les afficher au mur. L’enjeu est de présenter étape par étape le parcours, en décrivant à chaque fois la courbe émotionnelle et les verbatims associés. Aller dans le détail est important pour que chaque participant ait une bonne compréhension de ce qu’il s’est passé sur le terrain.

Problématisation (30 min)

La problématisation consiste à construire une problématique sur la base des émotions extrêmes identifiées dans les experience maps. On écrit une problématique en commençant par « Comment pourrions-nous » .

  1. Repérer toutes les émotions particulièrement bonnes ou mauvaises dans le parcours et les entourer.
  2. Demander aux participants d’écrire sur une feuille au format A4 paysage la problématique pour chacune des émotions identifiées. Les participants rédigent les problématiques en formant de petits groupes. On rédige en comment par « Comment pourrions-nous ». Exemple de problématique : « Comment pourrions-nous apporter de la visibilité sur les formations existantes ? »
  3. Afficher au mur les problématiques ainsi rédigées, proches des experience maps concernées (au dessous ou à côté).
  4. Donner 2 votes à tous les participants et énoncer la consigne suivante : « Choisissez les 2 problématiques qui vous paraissent les plus importantes de traiter ». Les participants votent en faisant 1 trait au feutre sur les feuilles de leur choix.
  5. Sélectionner les 2 ou 3 problématiques qui ont réunies le plus de votes, en fonction du nombre de participants.
  6. Répartir les groupes en fonction des problématiques à traiter.

Phase de divergence (1h30)

Objectif : créer des choix pour répondre à la problématique. On dit aussi que le but est de sortir la tête hors de l’eau, hors du quotidien. Ces phases visent donc à proposer de nombreuses idées, souvent décalées, sans les commenter.

Le but de cette phase est de multiplier les ateliers de divergence pour nourrir la réflexion.

A. Le brainstorm

  1. Fournir à chaque participant un lot de post-it et un feutre.
  2. Écrire la problématique choisie pour le groupe au mur et expliquer les consignes : « Vous avez 3 minutes pour proposer le plus d’idées possibles répondant à cette problématique. Une idée par post-it, écrivez en majuscules. A la fin de ces 3 minutes, je ramasserai tous les post-its et je les collerai au mur sans les organiser ni les commenter. Avez-vous des questions ? »
  3. Lancer le chronomètre et annoncer le temps restant à 1min30 et 30 secondes.
  4. Récupérer tous les post-its et les coller au mur. Il ne faut pas les ordonner ni créer des catégories, il faut viser un gros nuage de mots. Il ne faut pas commenter les post-its collés. La seule exception apparait lorsque le post-it n’est pas explicite. Il faut alors demander « La personne qui a écrit ce post-it peut-elle préciser ? »
  5. (Une fois tous les post-it affichés) Proposer une deuxième question de brainstorm issue de la première problématique. L’objectif est de poser une ancre sur un élément de cette première problématique et d’en faire évoluer une partie. Exemple d’alternatives :
    • « Nous sommes maintenant chez Apple (fonds illimités, tout est technologisé), comment pourrions-nous apporter de la visibilité sur les formations existantes ? »
    • « Comment pourrions-nous apporter de la visibilité sur les formations existantes avec 20 euros ? »
    • « Comment pourrions-nous apporter de la visibilité sur les formations futures ? »
    • « Comment pourrions-nous apporter de la visibilité sur les témoignages de formations ? »
    • « Comment pourrions-nous recevoir des informations sur les formations existantes ? »
  6. Refaire le brainstorm 2 à 3 fois avec les alternatives imaginées. Vous pouvez créer vos alternatives pendant que vous surveillez le timing des brainstorms précédents.
Un exemple de mur de notes repositionnables issus d’un brainstorm

B. Brainwriting

  1. Fournir à chaque participant un lot de post-it et un feutre.
  2. Écrire la problématique choisie pour le groupe au mur et expliquer les consignes : « Vous avez 2 minutes pour écrire 2 idées répondant à cette problématique. Une idée par post-it, écrivez en majuscules. A la fin de ces 2 minutes, vous donnerez vos 2 post-its à votre voisin de gauche. »
  3. Lancer le chronomètre et annoncer le temps restant à 1 minute et 15 secondes.
  4. Expliquer la suite des consignes : « Vous avez 2 minutes pour compléter les 2 idées que vous venez de recevoir. Vous collez un post-it à la suite des post-its que vous venez de recevoir. Gardez toujours la problématique en tête. Il se peut que les idées soient folles, ce n’est pas grave, tentez de rebondir dessus. »
  5. Lancer le chronomètre et annoncer le temps restant à 1 minute et 15 secondes.
  6. Réaliser les étapes 4 et 5 encore 2 fois. Vous devriez arriver à 4 post-its collés les uns derrière les autres.
  7. Coller les lots de post-its au mur et donner un peu de temps pour contempler les résultats.

C. L’association d’idées

  1. (Une fois les post-it du brainstorm affichés au mur) Demander à 3 participants de récupérer chacun leur post-it préféré sans le révéler aux autres.
  2. (Une fois revenue dans leur groupe) Demander aux 3 participants de révéler leurs post-its en les collant au milieu de la table et expliquer la consigne : « Vous avez 6 minutes pour dessiner une solution répondant à la problématique en combinant les 3 idées au centre. A l’issue des 6 minutes, vous devez avoir dessiné votre solution sur une feuille A4. »
  3. Refaire le procédé une seconde fois avec 3 autres post-its.

Note : le but est d’aborder l’association d’idées. Le résultat importe peu et peut être absurde, ce n’est pas important.

Phase de convergence (2h)

Objectif : faire des choix pour répondre à la problématique. Le but de cette étape est de trouver des solutions viables dans le contexte donné.

Le but de cette phase est de réaliser plusieurs ateliers de convergence pour raffiner l’idée.

A. Map (45 min)

La map (aussi appelée process map) est un outil qui permet de comprendre l’objectif final de l’idée, les acteurs qu’elle fait intervenir et les étapes du parcours.

Elle est constituée de 3 grandes étapes :

  • La liste des acteurs sur la gauche
  • L’objectif final sur la droite
  • L’ensemble des étapes intermédiaires au centre

Je vous propose donc de construire cette map de la manière suivante :

  1. Écrire l’objectif de la solution dans la case de droite.
  2. Identifier tous les acteurs concernés et les écrire dans les cases de gauche.
  3. Décrire le parcours de chaque acteur un à un en dessinant les étapes amenant à l’objectif .
  4. Regrouper les étapes en commun pour les différents acteurs.
  5. Ajouter les flèches entre chaque étapes.
  6. Nommer le concept ainsi créé et indiquer son nom en haut.

Exemple de map

B. Prototypage de la solution (1h15)

  1. Sélectionner la partie de la process map à prototyper.
  2. Prototyper une solution à l’aide du matériel à la disposition du public (feuilles, feutres, pate à modeler, LEGO, post-its, etc.)
  3. Prendre en photo/vidéo le résultat et le mettre dans une slide accompagné d’explications.

C. Préparation du pitch (1h15, en parallèle du prototypage)

  • En savoir plus sur la préparation du Pitch

Pitch et clôture (1h)

Cette phase finale de la journée a pour objectif de présenter les différents pitchs des solutions. Les groupes s’organisent pour faire une présentation en 2min30 maximum.

Il y a ensuite des moments d’échange suite aux solutions présentées ce qui créé de l’échange.

Enfin, le débrief de la journée a lieu.

Que faire après cet atelier ?

Je recommande de toujours faire suivre cet atelier par un atelier storymap pour garder les idées pertinentes et évacuer les choses hors sujet. En effet, il est parfois difficile d’avoir de la matière directement activable suite à ce type d’atelier. Selon moi, il est donc capital que l’équipe projet s’approprie les idées issues du groupe pour en faire émerger une solution cohérente.

Prévoyez donc toujours au minimum 2 ateliers lorsque vous voulez faire de l’idéation :

  • au moins un atelier d’idéation avec un groupe élargi et pertinent (plusieurs ateliers sont évidemment envisageables pur plus de richesse)
  • un atelier réservé à l’équipe projet pour qu’elle se positionne par rapport aux idées issues de l’idéation de groupe

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